Volley-Vous+

Charte d’écriture inclusive et non-discriminante

 

En tant qu’association dont l’un des objectifs est de lutter contre toutes les formes de discriminations dans le sport, Volley-Vous+ adopte une démarche d’écriture inclusive dans toutes les communications internes ou externes à l’association, et encourage également les adhérent·es à utiliser cette approche.

 

L’écriture inclusive et non-discriminante est un ensemble de pratiques et d’outils linguistiques visant à s’affranchir du prisme du masculin et des discriminations de genre pour représenter et rendre visibles tous les individus dans la communication écrite. 

 

Cette charte présente des recommandations sur la manière dont sont rédigés les différents documents externes et internes de l’association afin d’homogénéiser les pratiques d’écriture. Elle donne de grands principes qui s’adapteront aux contextes, aux destinataires ou encore aux sensibilités de chacun·e. C’est un document non figé et voué à évoluer avec le temps.

 

Les indications listées ci-dessous se déclinent sur trois niveaux : 

  • Le cadre commun donnant les règles à appliquer dans l’ensemble des documents,

  • Les recommandations complémentaires et rappels à adapter à la situation, 

  • Un “dico” des termes les plus utiles,

  • Des informations pour aller plus loin.

 

Cette charte est largement inspirée des documents ci-dessous : 

 

Cadre commun

 

  • Respecter et utiliser les pronoms et les accords selon le choix exprimé par les personnes concernées : 

L’écriture inclusive s’inscrit dans une démarche globale de respect d’autrui, le respect du pronom et des accords qu’utilise chaque personne est fondamental. 

 

  • Utiliser des formulations neutres :

Ce sont des formulations qui ne précisent pas le genre des personnes dont on parle ou auxquelles on s’adresse. 

  • Les périphrases (figure dans laquelle on substitue au terme propre et unique, une expression imagée ou descriptive qui le définit ou l’évoque), telles que “la personne en charge de”, “les gens qui”, “les personnes dont”,

  • La métonymie (moyen de nommer une réalité au moyen d’un mot qui désigne un concept, mais étroitement lié à cette réalité par un rapport logique) comme “nous aurons besoin de bras”, “il faudra un esprit avisé”,

  • La voix active plutôt que la voix passive, pour supprimer l’accord du participe passé, “nous vous invitons” plutôt que “vous êtes invité·es”

  • Les noms inanimés plutôt que les noms animés, c’est-à-dire des noms qui désignent un objet, un phénomène, une abstraction ou un état et non une personne, “Leur nom figure sur la liste” plutôt que “Iels figurent sur la liste”,

  • Les tournures impersonnelles, “il y a”, “il sera possible”,

  • Les tournures verbales plutôt que les noms, 

 

  • Utiliser des termes épicènes : 

Ce sont les mots dont la forme ne varie pas selon le genre. 

Tu, membre, personne, magnifique, camarade, responsable, dynamique, partenaire, enthousiaste, quiconque, plusieurs, chaque, néophyte, coach, 

 

  • Utiliser des termes universels et des noms collectifs : 

Ce sont des termes, généralement singuliers, qui servent à désigner un ensemble de personnes. 

Nous, vous, le public, l’équipe organisatrice, la direction, l’effectif, le groupe, les personnes du terrain,  en mixité choisie, 

 

  • Utiliser la double flexion : 

La double flexion vise à exclure l’emploi du masculin dit « générique » comme prétendu marqueur d’un neutre.

Celles et ceux, les adhérentes et adhérents, les joueuses et les joueurs,

 

  • Utiliser la double flexion abrégée avec le point médian : 

Pour alléger la lecture et utiliser des tournures plus personnelles, l’utilisation du point médian est privilégiée dans la communication écrite (raccourci clavier Alt 2 5 0 sur PC et Alt Maj F sur Mac) avec les règles suivantes : 

  • Un seul point médian par mot : motivé·es, adhérent·es, tous·tes, 

  • Pas de reprises des consonnes du suffixe pour les mots en -teur : administrateur·ices (et non administrateur·trices),

  • Pas de reprises des voyelles du suffixe, même quand elles sont censées changer : coéquipier·es (et non coéquipier·ères)

  • Quelques formes fusionnées du type : cellui, copaine, iel, nouvelleau, 

D’autres formes de double flexion abrégée peuvent être utilisées (avec un astérisque, en incluant un “x” à la fin etc.), l’emploi d’autres formes doit être respecté au cas par cas pour les personnes physiques ou morales concernées qui le souhaitent.

  

Recommandations complémentaires et rappels

 

  • Accord de proximité : 

Il est possible de recourir à l’accord de proximité pour le genre grammatical des noms inanimés (la règle de la double flexion étant exigée pour les tournures désignant des personnes). 

Les messages et newsletters publiées, les filets et balles neuves, 

 

  • Accord de majorité : 

Il est également possible de faire valoir l’accord de majorité (accord avec le mot qui exprime le plus grand nombre).

Les chaussures et le maillot bleues, les feuilles de match et le scorer utilisées, 

 

  • Accord des noms de métier et fonction : 

Utiliser des termes neutres, féminins et masculins pour désigner les métiers et fonctions selon le choix des personnes.

Entraîneur.euse, entraîneuse, entraîneur, administrateur·ices, administratrice, administrateur, 

 

Dico VV+

 

Nous proposons un “dico” pour des termes souvent utilisés (dont quelques-uns spécifiques à Volley-Vous+), afin d’aider les rédacteur·ices à harmoniser les écrits. Pour d’autres mots, il est possible de se référer par exemple à :

 

(A trier par ordre alphabétique – présentation du singulier puis du pluriel)

 

– A –

Adhérent·e / Adhérent·es

Adversaire / Adversaires

Administrateur·ice / Administrateur·ices

Ami·e / Ami·es

Attaquant·e / Attaquant·es

 

– B –

 

– C –

Cellui / Celleux

Chacun·e / Chacun·es

Coéquipier·e / Coéquipier·es

Coach / Coachs

Copaine / Copaines

 

– D –

 

– E –

 

– F –

 

– G –

 

– H –

 

– I –

Iel / Iels

 

– J –

Joueur·euse / Joueur·euses

 

– K –

 

– L –

– M –

Membre / Membres 

 

– N –

Nombreux·se / Nombreux·ses

Nouvelleau / Nouvelleaux

 

– O –

 

– P –

Partenaire / Partenaires

Passeur·euse / Passeur·euses

 

– Q –

 

– R –

Réceptionneur·euse / Réceptionneur·euses

Respo / Respos

 

– S –

 

– T –

Tous·tes

 

– U –

 

– V –

 

– W –

 

– X –

 

– Y –

 

– Z –

 

 

 

 

Pour aller plus loin

 

Cadre juridique

 

La langue française est une langue vivante sans cesse en mutation. De nombreuses lois ont été adoptées pour suivre les évolutions de la société, l’écriture non-discriminante ne cesse donc de se modifier :

  • Au XVIIe siècle, de nouvelles règles de grammaire sont introduites : c’est ainsi que la règle « le masculin l’emporte sur le féminin » apparaît. Le masculin sert ainsi à désigner la neutralité. 

  • Loi n°70-459 du 4 juin 1970 relative à l’autorité parentale : suppression de l’expression « puissance paternelle ».

  • Circulaire du 11 mars 1986 : les noms de métiers, fonctions, grades et titres doivent être féminisés. Cette circulaire est réaffirmée par la circulaire du 6 mars 1998.

  • Publication en 1999 du premier guide français de féminisation des noms de métiers : Femme, j’écris ton nom…. Ce guide arrive tardivement comparé à la Suisse et la Belgique par exemple qui ont publié diverses recommandations dès les années 1970. 

  • Loi n° 2002-304 du 4 mars 2002 relative au nom de famille : le mot « patronyme » est remplacé par l’expression « nom de famille ». 

  • En 2008, le Conseil de l’Europe recommande « l’élimination du sexisme dans le langage et la promotion d’un langage reflétant le principe d’égalité entre les femmes et les hommes ». 

  • Circulaire du 21 février 2012 : suppression de certains termes jugés sexistes (mademoiselle, nom d’épouse, nom d’époux, nom de jeune fille, nom patronymique). 

  • Loi n° 2014-873 du 4 août 2014 pour l’égalité entre les femmes et les hommes : approche intégrée de l’égalité dans toutes les activités du pays et ses institutions y compris dans sa communication. 

  • Circulaire du 21 novembre 2017 : mise en place d’une « graphie faisant ressortir l’existence d’une forme féminine » : les noms de fonctions doivent être féminisés (la ministre, la secrétaire générale, etc.), les formules inclusives sont à privilégier (le candidat ou la candidate), le masculin reste une forme neutre, le point médian (candidat·e·s) est à éviter. 

  • Le 28 février 2019, le Conseil d’État a rejeté le recours déposé par l’association « Groupement d’information et de soutien sur les questions sexuées et sexuelles » demandant l’annulation de la circulaire du 21 novembre 2017. L’Académie française a adopté le même jour son rapport sur la féminisation des noms de métiers et de fonctions. Un document qui témoigne d’une ouverture sur la question de l’écriture non-discriminante.

 

Livres 

 

  • Éliane Viennot, Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! Petite histoire des résistances de la langue française, éditions iXe, 2017

  • Éliane Viennot, Le Langage inclusif. Pourquoi, comment, éditions iXe, nouvelle édition 2018 

  • Pascal Gygax, Sandrine Zufferey, Ute Gabriel, Le cerveau pense-t-il au masculin ? Cerveau, langage et représentations sexistes, éditions Le Petit Robert, 2021 

  • Michaël Lessard et Suzanne Zaccour, Manuel de grammaire non sexiste et inclusive, Syllepses, 2018

 

 

Podcast 

 

  • Parler comme jamais, Laélia Véron et Maria Candéa, Binge Audio 

    • épisode 13 : « Faut-il démasculiniser notre cerveau ? » 

    • épisode 14 : « Écriture inclusive : pourquoi tant de haine ? » 

 

Ressources en lignes 

 

  • Manuel d’écriture inclusive, édité par l’agence de communication d’influence MotsClés, dirigé par Raphaël Haddad, édition augmentée, juin 2019 

  • Pour une communication publique sans stéréotype de sexe, guide pratique du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes 

 

Articles 

 

  • « L’écriture inclusive ou la longue quête d’une langue égalitaire », Clara Cini, Le Monde, 6 novembre 2021 

  • « Un langage qui utilise le masculin comme valeur par défaut est exclusif », tribune de Pascal Gygax, Le Monde, 05 septembre 2021. 

  • « Qui a peur de l’écriture inclusive ? » entretien avec Julie Abbou, Aron Arnold, Maria Candea et Noémie Marignier, Semen, revue de sémiolinguistique des textes et discours, mai 2018

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